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En 1921, un « réseau de postes amateurs » va voir le jour à Marseille. J’ai la chance de
posséder une lettre, écrite en 1929, par Albert SAUMON, qui deviendra « 8DA », et qui était
initiateur de ce réseau. Je lui laisse la plume : « j’ai retrouvé pas mal de documents, et quelques actes
de naissance, entre autres ceux de « AIN », de « 8AAA – FPTT » et de l’A.N.F.A. ; toutes choses qui
méritent un intérêt rétrospectif, tant au point de vue historique qu’à cause des personnalités
intéressées. Certaines de ces personnalités, telle que le Commandant BELE (AIN), M. CHANTON
(8AAA), M. PRADERE (FFM) volontairement restées inconnues de la grande masse, même au début,
puisque obligés, de part leurs fonctions officielles, de laisser ignorées leurs initiative
d’amateurs… Donc, il y avait à Marseille en 1921, un certain nombre d’amateurs de la première
lampe et même de la première galène. Je cite de mémoire, quelques uns des plus remuants : « 3BQ » -
GAULEY, l’as de la lecture au son ; « 2BN » LASCROUX, l’homme de la première lampe ; « 4FX » -
COUSTON, et votre serviteur « 1AT », tous mécontents d’entendre toujours la grosse voix du côtier à
l’étincelle « FFM » et l’arc asthmatique du militaire « YJ », tous impatients de faire entendre la
leur…Tous les soirs, nos quatre noirs jouent du manipulateur, et voilà le premier réseau marseillais,
en date de l’hiver 1921…
Au début de 1922, après pas mal de déboires pour se procurer des lampes, « 1AT » se met en
tête de faire de la téléphonie. Repéré sur 1200 mètres par « YJ » qui signale à la tour Eiffel « FL »
qu’il est brouillé par un poste radiophonique italien inconnu, « 1AT » descend précipitamment sa
longueur d’onde, mais tombe dans l’oreille d’écoute 900/600 mètres de « FFM » lequel est gêné…A
450 mètres, même désastre…enfin à 400 mètres, « FFM » n’entend plus le poste italien, car pour ne
pas me faire repérer, « 1AT » ne faisait tourner que des disques italiens…Ainsi en février 1922, le
réseau est composé de « 2BN », « 3BQ » en ondes amorties et « 4FX », « 1AT » en phonie…
Mais ces derniers frisent la catastrophe, en descendent sur 300 mètres, onde réservée aux
chalutiers…Donc nous nous retrouvons au final entre 200/250 mètres…Par la suite, pendant
l’exposition coloniale de juin 1922, le réseau augmente de « 3AT », poste installé à l’exposition, puis
de « 4AT », installé dans les locaux du journal « le petit marseillais » et enfin « 2AT » sur le bateau
promenade « le Saint-Antoine ».. Ce dernier poste travaille officieusement, puis officiellement avec le
poste de la marine « FFM », en juillet 1922. »
Se souvenir que le bureau international de Berne avait attribué à la
France et à ses colonies et protectorats, les préfixes suivant pour les indicatifs
des stations radios : « F » ; « HOA – HZZ » ; « UAA –UMZ ».
A partir de là, les essais d’émission d’amateur vont
s’intensifier, et chacun s'identifie avec un indicatif personnel de son
choix: on constate que presque tous les nouveaux amateurs utilisent un
" 8 xxx "...signe de l'influence des anciens du 8ème Génie militaire,
parmi les "amateurs", et de leur "esprit de corps". On trouve le 8ème
Génie au Mont Valérien, à
Suresnes, mais il est implanté à
Tours et à Montpellier; ses
extensions le 18ème Génie est à Grenoble, Lille et Nancy; il y a le
41ème bataillon au Maroc, le 42ème dans l'armée du Rhin, le
43ème dans l'armée du Levant (Liban) et le 45ème à Alger. Bref, il
y a des "opérateurs radios" du 8ème Génie partout... (Sources:
"Journal des 8" - n°154 du 23 Juillet 1927, et entretien avec F8BT,
ex eF8ROR, ex LU3).