Page 69 - Histoire_du_REF_2023
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(Ndlr: notre camarade F5JUY est aussi "Compagnon de la Libération", mais il n'était ni
radioamateur, ni membre du REF en 1940.)
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Hommage à F5JUY, dernier radioamateur compagnon de la
libération
Les honneurs militaires viennent d’être rendus par la France, le jeudi 2
décembre 2010, en l’hôtel des Invalides de Paris, à Charles Rudrauf, F5JUY, décédé
à l’hôpital d’Antony, le dimanche 28 novembre 2010. Il était commandeur de la légion
d’honneur et l’un des 2 compagnons de la libération, F3AR radioamateur et lui futur
radioamateur, faits par le Général de Gaulle, pour l’avoir aidé à libérer la France
pendant la seconde guerre mondiale. Le REF-Union et nombre de ses camarades
sont venus lui rendre hommage et lui faire un dernier adieu.
L’ordre de la libération avait été institué à Londres par le général de Gaulle,
chef des français libres, par un décret du 17 novembre 1940, pour récompenser les
personnes ou collectivités qui se signaleraient dans l’œuvre de libération de la
France. Il a été attribué à 1.038 titulaires jusqu’à sa forclusion le 23 janvier 1946.
Parmi eux figuraient Charles Rudrauf futur F5JUY par un décret du 7 mars 1941 et
Jean Charles Bertin, F3AR par un décret du 17 novembre 1945. En ce mois de
décembre 2010, 37 de ces compagnons de la libération, sont encore en vie.
Le plus âgé de ces deux compagnons, Jean Charles Bertin, né en 1897,
polytechnicien et ingénieur des Ponts et Chaussées, héros de la guerre 14-18, avait
adhéré au REF en janvier 1933, comme membre No 1818, avec l’indicatif F3AR,
activé de 1933 à 1939. Il était entré dans la résistance dès juillet 1940, avait été un
des organisateurs de l’Armée Secrète, de plusieurs maquis, de parachutages
d’armes et avait été en 1944 commandant des FFI. Il avait été activement recherché
par la Gestapo pendant toutes ces années mais avait pu heureusement échapper à
ses griffes. Il avait pris sa retraite d’ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, peu
avant son décès en janvier 1972. Il était aussi commandeur de la légion d’honneur et
croix de guerre 14-18 et 39-45.
Le plus jeune, Charles Rudrauf était né le 7 décembre 1919, à Paris 12ème. Son
père, ajusteur, devait décéder peu après, des suites des blessures reçues pendant
la guerre 14-18. Il avait fait son service militaire, en 1938 comme radio au 3ème BDP
à Lunéville, puis en 1939 au 4ème RTS de Spahis à Beyrouth avec le corps
expéditionnaire français. Le 17 juin 1940, il avait refusé l’armistice signé avec les
Allemands et rejoint les forces britanniques de Palestine, pour y poursuivre le
combat, comme radio, dans le 1er Bataillon d’Infanterie de Marine, 1er BIM des FFL
créé à ce moment là. Il avait participé, en 1941, à la campagne de Libye et été
décoré lors de la bataille de Tobrouk, pour avoir maintenu ses liaisons radio dans les
pires conditions, puis à la campagne de Syrie, où il avait été blessé et longuement
hospitalisé. Il avait été ensuite muté en 1942 au SR du Levant et chargé de la
détection des émetteurs clandestins, puis affecté comme spécialiste transmissions
auprès de l’Amirauté britannique à Ismaïlia. En 1945 il avait été engagé par le
service des transmissions du canal de Suez et avait été en 1953 correspondant du
SDECE en Egypte. En 1956, rentré en France, il avait obtenu un diplôme d’ingénieur
électronicien à l’ECE de Paris, puis il y avait enseigné les mathématiques. Il était