Page 78 - Histoire_du_REF_2023
P. 78

69


                      Mais cette affirmation sous la plume de F8JD ne peut être assimilée à un acte d'allégeance au
               régime de Vichy. Dans "Radio-REF" de janvier 1946, BASTIDE - F8JD explique :
                      " Je pris contact avec LARCHER - F8BU   dés septembre 1940 et pendant toute la guerre, je ne
               vis pas LARCHER, mais soit par lettre, à mots couverts car il fallait être prudent, soit par messagers,
               il  me  faisait  part  de  ses  difficultés,  de  ses  craintes,    de  ses  espoirs.  Malgré  plusieurs  offres  de
               camarades, j'ai dû  assurer seul en zone sud, le travail matériel qui m'incombait...ma position fit que,
               très rapidement, je fus en contact avec des camarades de la résistance, et je pus suivre de près leur
               héroïque action. Je n'ai eu qu'une alerte sérieuse, en mai 1944; elle fut chaude, mais finalement tout
               s'est bien passé. Après cette perquisition de la Gestapo, la circulaire fut suspendue. La libération de
               Toulouse  était  proche  et  dès  le  20  août  je  pris  ma  place  aux  Transmissions  de  la  17  éme  Région
               militaire,  et  fus  vite  rejoint  par  des  camarades  du  R.E.F.  section  7.  La  station  F8PN  de  l'Institut
               Electrotechnique  de  Toulouse  fut  immédiatement  remontée  par  DUPIN  et  FAVRE-ARTIGUES...Le
               contact fut pris avec Alger, puis Paris. De même F3BC - Lucien CRABIE, avec l'aide de son groupe de
               résistance,  avait  également  remis  en  service  sa  station,  qui  assura  un  service  important...."    Pour
               mémoire, avant la guerre, F8JD était le PCT national du "Réseau d'Urgence" du R.E.F.
                      En 1946, l'attitude de BARBA - F8LA, à la présidence du R.E.F. pendant l'occupation  fut remise en question.
               F8LA dû démissionner de la présidence du REF, et LARCHER - F8BU est désigné comme "Président du REF" compte-
               tenu  de  son  action  sous  l'occupation.  Un  jury  d'honneur,  composé  de  membres  du  R.E.F.,  fut  constitué  sous  la
               responsabilité de BERTIN - F3AR, "Compagnon de la Libération". Il était composé, outre F3AR, de CREMAILH - F8JZ;
               DIEUTEGARD - F8AV; AUGER - F8EF;  PEPIN - F8JF en mars 1946. Puis, en juillet 1947 s'ajoutent NAITRE - F8LX;
               DUTRON - F9CD et GREMOND - F3MN.




















                      Le 9 juillet 1947, le jury conclut: " Après une minutieuse instruction menée dans le seul souci
               de la  recherche de la  vérité, sans  idée partisane ou préconçue, au cours  de laquelle il a recueilli
               toutes dépositions utiles, entendu ou consulté 66 témoins à charge ou à décharge, ainsi que l'intéressé;
               après  enquête  complète  auprès  de  tous  les  particuliers,  membres  du  REF  ou  non,  industriels,
               administrations ou services ayant eu ou pu avoir des relations avec BARBA entre 1940 et 1945, ou pu
               connaître son comportement durant l'occupation, à l'unanimité de ses membres titulaires, et en plein
               accord avec les membres consultatifs, conclut que l'activité purement administrative de BARBA, bien
               que librement consentie au service du gouvernement de Vichy, n'entache en rien son honneur, ni celui
               du réseau. Le jury a pu se convaincre que BARBA ne s'est pas prévalu de son titre de Président du
               REF, et qu'il n'a jamais engagé, ni moralement, ni matériellement, l'association...Le jury d'Honneur
               considère que sa mission est terminé. Il détruit tous les documents en sa possession, à l'exception du
               présent procès-verbal, qui sera remis au Conseil d'Administration du REF, à BARBA, et qui recevra
               publicité in extenso dans "Radio-REF" (cf.: Radio-REF n° 9/10 - 1947, page 307).
                      Ndlr:  F8LA  se  verra  décerner  la  « Légion  d’Honneur »  (J.O.  du  22  décembre  1950)  au  titre  des  Transmissions.  Cela
               confirme la justesse de la décision du jury d’honneur du REF.
   73   74   75   76   77   78   79   80   81   82   83