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sont muettes, une nuit l’appel de Torstein fut entendu par un amateur de Los-Angeles qui
manipulait son transmetteur avec un confrère de Stockholm… »
Il s’agissait d’Harold Kempel et de Frank Cuevas, qui ensuite vont surveiller chaque nuit la
fréquence du Kon-Tiki, indicatif LI2B… Chaque fois que LI2B/mm, fréquence : 13.900 kc/s et
puissance de 6 watts, apparaissait sur l’air « plusieurs centaines de sans-filistes américains se
précipitaient simultanément sur les boutons et répondaient à l’appel. » Le QSO record fut établi le 2
août 1947 avec Christian Amundsen – SM5xx – de Stockholm, qui se trouvait aux antipodes. (Je n’ai
rien lu sur un QSO entre la France et LI2B ?). Par l’intermédiaire de Amundsen, le roi Haakon de
Norvège souhaita plein succès pour la traversée, à l’équipage du radeau…Le 30 juillet, le Kon-Tiki,
après 97 jours de mer, arrive le long de l’île d’Angatau aux Marquises, et fut drossé sur le récif.
« Nous étions maintenant à 8000 kms du Pérou, et l’intérieur de la cabine n’était qu’un chaos…mais
par une heureuse chance nous étions entrés en rapport la veille avec un amateur de Rarotonga (ndlr :
ZK1MO), dans les îles Cook, et nos opérateurs étaient convenus d’un contact supplémentaire avec lui
ce jour de grand matin…Pendant que nous dérivions sur le récif, LI2B appelait Rarotonga… A 09h50
Torstein parle avec l’homme de Rarotonga. Il annonça que nous dérivions sur le récif de Raroïa, pria
d’être à l’écoute toutes les heures. Si nous étions silencieux plus de 36 heures, il devait prévenir
l’ambassade norvégienne de Washington, pour déclencher des secours…Une vague souleva le Kon-
Tiki en l’air et nous chevauchions sur les dos des lames à une vitesse vertigineuse…
Le 7 août 1947, le radeau est complètement désarticulé et s’échoue
sur Raroïa ; notre petite île est inhabitée … « Les bobines et diverses
parties de l’appareil de T.S.F. furent déposées au soleil tropical, pour
sécher, tandis que Torstein et Knut couplaient et vissaient des
circuits…Il fallait envoyer un message avant dix heures du soir, sinon
la limite de 36 heures prendrait fin et le radioamateur de Rarotonga
diffuserait des appels afin de mettre en branle une expédition
aérienne de secours…A neuf heures du soir toujours pas un signe de
vie dans le transmetteur, mais le récepteur NC-173 se mit à
siffler…Partout des étincelles et des courts-circuits sur l’émetteur…A
sept minutes de l’heure fatidique Torstein abandonna espoir de faire
fonctionner le transmetteur, et essaya un petit émetteur qui lui avait
servi au sabotage pendant la guerre…nous nous procurâmes
l’énergie nécessaire en tournant la manivelle d’un petit appareil à main. C’était pénible et