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Le développement des communications et de la T.S.F.
Je possède dans ma bibliothèque un cahier manuscrit, écrit en juin 1898,
par Fernand CARLIER, « Surnuméraire à l’Administration des Postes et
des Télégraphes, Bureau Central Télégraphique, 103 rue de Grenelle à
Paris » concernant le « Cours Théorique, rédigé par M. CORDONNIER,
sur la Géographie télégraphique des lignes terrestres et câbles sous-
marins ». C’est une source fiable des possibilités de transmissions de dépêches entre
la France et ses Colonies au début du XXème siècle. Dans son chapitre sur « les
communications extra Europe, §4 – Afrique », nous pouvons y lire :
« L’Afrique ne possède presque pas de
lignes terrestres…mais elle est entourée
d’un réseau de câbles sous-marins qui
mettent en communication les points les
plus importants du littoral avec la
France…Ainsi, à Saint-Louis (Sénégal) un
câble français rejoint Ténériffe, puis il
joint Conakry (Guinée), Accra, Cotonou
(Dahomey), Lagos, Cameroun, Libreville
(Gabon), puis Cape Town… »
Donc, dès 1898 les télégrammes pouvaient circuler,
mais pas encore de T.S.F. Une convention télégraphique
est signée le 23 juin 1903 entre la France et l’Etat
indépendant du Congo (Belge), qui sera modifiée par un
acte additionnel du 7 avril 1906 et une déclaration du 24
avril 1918. Enfin, le 4 mai 1922 la France et le Belgique
vont signer, à Brazzaville, une convention sur cette
liaison télégraphique entre leurs colonies d’A.E.F. et du
Congo Belge...
Et pour la T.S.F ?
Pour nous éclairer sur les difficultés de liaison par T.S.F. à cette époque, sous l’Equateur,
reprenons « l’Hommage à Gustave Ferrié », rédigé par Monsieur Emile GIRARDEAU,
membre de l’Institut, et de l’Académie de Marine, et publié dans « l’ouvrage du centenaire »
en 1968.
« A cette époque (1908-1910) les émissions de T.S.F. étaient produites par l’utilisation de la décharge
périodique des condensateurs, les étincelles de la décharge jaillissant entre les deux pôles d’un
éclateur. Les condensateurs se rechargeaient dans l’intervalle des éclatements, à la fréquence du
courant d’alimentation, généralement 50 périodes. Ces décharges
successives déterminaient, par induction, des oscillations dans un circuit
d’antenne composée de un ou plusieurs fils de cuivre. Ce système, le seul
connu à l’époque, présentait le grave défaut de produire des trains
d’oscillations qui se succédaient dans les écouteurs à une fréquence
relativement basse et dont le bruit se confondait souvent avec ceux des
décharges atmosphériques naturelles, très violentes dès que le temps
devenait orageux » d’où la difficulté d’écoute sous l’Equateur. Il faudra
l’innovation de BLONDEL, pour que les signaux télégraphiques puissent
être distingués au milieu des bruits atmosphériques confus.
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