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                      8éme partie: Du décret du 29 Novembre 1952, à la mise

                     en place d'un "Réseau d'Urgence" intégré au plan ORSEC...

                      Nous sommes maintenant dans les années 50. La France est loin d'être entièrement reconstruite,
               et les liaisons entre les divers départements français, et à plus forte raison les territoires de l'Union-
               Française, sont souvent aléatoires. Rappelons, surtout à nos jeunes membres, qu'à cette époque, point
               d'internet, ni de téléphone portable...Les relais radio n'existent pas et les communications circulent à
               travers les réseaux téléphoniques et télégraphiques filaires. Notre pays est plus que jamais "centralisé",
               avec toutes les décisions à Paris: joindre "la France d'en-bas" est  quasiment un exploit. Souvenez-vous
               de Fernand RAYNAUD voulant joindre le "22 à Asnières"! C'est pourquoi toutes les opportunités vont
               être saisies par les dirigeants du REF, pour mettre "en avant", souvent avec le relais de la presse écrite,
               les exploits et les possibilités de liaisons qu'offrent les radioamateurs...
                      Nous sommes à un nouveau tournant, notre dossier pour la reconnaissance d'utilité publique a
               été  déposé.  L'espoir  du  REF  est  grand,  d'autant  plus  que  les  hauts  responsables  des  deux  autorités
               administratives qui nous "encadrent" (PTT et Guerre) s'expriment ainsi lors de notre congrès du 25
               éme anniversaire (1950):
                      - M.LANGE - Directeur Général des Télécommunications: " Ce n'est pas sans des raisons
               bien établies que s'exerce vis-à-vis  des  amateurs  la  bienveillante sollicitude des  pouvoirs publics...
               l'élite  qu'ils  représentent  constitue  l'une  des  meilleurs  sources  de  recrutement  du  personnel
               professionnel..."
                      - Général de Division GILSON - Commandant Supérieur des Transmissions:
                " Le Réseau des Emetteurs Français a été et doit rester une pépinière de techniciens disponibles à
               tous moment pour les besoins de la Défense Nationale...Chacun de ses membres possède ce moteur
               inégalable  que  constitue  l'enthousiasme  désintéressé...Tous  les  membres  du  Réseau  des  Emetteurs
               Français  qui  sont venus servir  l'Arme des  Transmissions  ont  justifié les espoirs  de leurs chefs...Le
               Réseau  des Emetteurs Français doit devenir une partie de l'Arme des Transmissions."

                                                     En  janvier  1952,  en  pleine  tempête  en  Manche,  le  navire
                                              « Flying Enterprise » est en perdition. Son capitaine, Kurt CARLSEN,
                                              donne l'ordre d'évacuation du navire pour les passagers et l'équipage. Il
                                              décide de rester seul à bord, sur l'épave à la dérive, dans l'attente d'un
                                              hypothétique  remorquage.  Pendant  huit  jours  et  huit  nuits,  dans  une
                                              mer démontée, il attend que le maître-marinier DANCY puisse sauter
                                              du  remorqueur  sur  le  "Flying  Enterprise",  pour  placer  un  câble
                                              sauveur. Toute la presse et les radiodiffusions nationales et mondiales
                                              suivent au jour le jour les tentatives de CARLSEN et DANCY, avec
                                              une épave qui gîte de plus en plus... L'arrêt des machines a privé le
                                              navire de toute source d'énergie. Et pourtant, le Capitaine CARLSEN
                                              va maintenir le contact avec les secours grâce à son émetteur personnel
                                              sur ondes-courtes - W2ZXM/mm -, en limitant la puissance et antenne
                                              de fortune. CARLSEN ne pourra sauver son navire, et réfugié sur la
                                              cheminée,  sera  récupéré  juste  avant  le  naufrage.  Immédiatement,
                                              W2ZXM déclare que :" sans ma radio, je n'aurai pas eu la possibilité
                                              de tenter, jusqu'au bout, de sauver mon bateau." (cf: Radio-REF 02/52).
               Le 6 mai 1952, le Capitaine Carlsen, en escale à Rouen avec le "Flyng Enterprise II", sera reçu par la
               17éme section du REF, et le lendemain à Paris par F8NH qui lui remettra diplôme d'honneur, insigne
               et fanion du REF. A noter qu'à Paris, Kurt  - W2ZXM - déclina les invitations pour " rester dîner" avec
               ses camarades radioamateurs, "dépistant presses et photographes..."
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