Page 158 - Histoire_REF_combiné
P. 158
158
transmettent souvent des messages dont dépendent des vies humaines…Ce réseau est agréé par
l’organisation du Plan ORSEC ; dans ce domaine personne ne saurait s’opposer à la mise en place
d’antennes qui permettent d’assurer un véritable service d’intérêt national… » (cf : Journal Officiel du
3/6/1966 – page 1644). La loi, datée du 2 juillet 1966, est publiée au J.O. du 3 juillet. Toutes les actions
entreprises, par les membres du REF, depuis 1925, se voyaient ainsi reconnues par le Parlement
Français. Quel succès pour le REF, quel succès pour son Président –F9VR, quelle chance pour nous
tous d’avoir aujourd’hui cet acquis ! Le décret d’application, daté du 22 décembre 1967, sera promulgué
au Journal Officiel du 28 décembre 1967.
Que tous ceux qui considèrent que le REF n’est rien, qu’il ne sert à rien, qui même ne veulent
plus être qualifié du terme de « radioamateur » veulent bien simplement admettre que sans le REF, il n’y
aurait pas de droit à l’antenne, et qu’en serait-il alors de leur activité ? Je leur demande simplement de
lire le dernier arrêt de la Cour de Cassation sur ce sujet, et daté du 4 octobre 2002 : « La Cour de
Cassation a déclaré qu’un radioamateur ne pouvait se voir interdire par le cahier des charges de son
lotissement l’installation d’une antenne sur le toit de son pavillon…La cour d’appel de Basse-Terre
avait rejetait le 16 octobre 2000, la demande de l’association syndicale qui réclamait le démontage de
l’antenne, en rappelant le droit pour tout radioamateur d’installer une antenne d’émission-réception
sur son immeuble. L’association syndicale dans son pourvoi en cassation, soutenait que ce droit
reconnu par la loi du 2 juillet 1966…, pouvait être écarté par le cahier des charges…La Cour de
Cassation dans son arrêt a jugé le contraire en déclarant que le droit à l’antenne était une disposition
d’ordre public, c’est à dire un droit qui ne peut pas subir d’exceptions ni faire l’objet de
renonciation. » Il faut donc l’admettre : cette loi ne s’applique qu’au titre de radioamateur, et à nul
autre !
Robert BROCHUT – F9VR a bien voulu me confier, dans une lettre datée du 7
novembre 2002, et que je conserve dans mes archives, ses sentiments sur cette période de son action
pour le REF, ce qu’il appelle pudiquement « quelques anecdotes de mon époque » : « beaucoup d’Oms
se sont interrogés sur l’origine de la situation conflictuelle entre F9AA et moi…A ceux qui avançaient
une mésentente d’origine professionnelle, je peux répondre qu’il n’en a jamais rien été. J’ai été élu
administrateur du REF en 1953 sur la liste de F9AA. J’ai toujours eu une grande sympathie et une
certaine admiration pour son dévouement, sa rigueur et sa disponibilité…Il a été mon témoin lors de
mon mariage, c’est tout dire…Par contre il avait un entêtement de breton, et pour cause…et il était
difficile de dialoguer et de le faire revenir lorsqu’il avait une idée arrêtée. Ainsi certaines de mes
initiatives en tant que nouveau président lui ont déplu…télécommande et AFAT…décentralisation de
la région parisienne…maisons des jeunes…droit à l’antenne en 1966. F9AA affirmait autour de lui
que c’était une stupidité juridique, sans espoir de l’obtenir… » Il faut souligner aujourd’hui, «
détail » inconnu jusqu’à ce jour, que F9VR était en 1966, depuis plus de dix ans l’avocat de l’O.R.T.F.
pour tous ses dossiers techniques, aussi bien en France qu’à l’Etranger. Inutile de dire, que dès le vote
favorable à notre amendement, l’ORTF retira tous ses dossiers du cabinet de F9VR et vous pouvez en
imaginer les conséquences…Les radioamateurs d’aujourd’hui à travers mes propos te disent encore
MERCI, Robert, pour ce droit que tu as su nous gagner.
***
Le 4 juin 1966 se déroulent les grandes manœuvres nationales de
l’Armée Françaises « Alpes 66 ». Dans le cadre de la D.O.T., l’Armée
fait appel aux radioamateurs et à leur réseau d’urgence. Les consignes
du plan ORSEC doivent être appliquées. F2AY coordonne le réseau : 6
stations mobiles, 2 postes portables, 35 radioamateurs sont engagés dans
l’exercice.