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                 L’évolution des moyens de liaisons entre la France et la Martinique…


               A  la  fin  du  XIXe  siècle,  « …  les  télégrammes  pour  l’Amérique  centrale  et  les  Antilles  sont
               généralement acheminés par les câbles sous-marin de la voie Galveston, de la voie Key-West, de la voie
               de  Haïti  ou  de  celle  des  Bermudes  …Par  exemple  un  dépêche  pour  la  Martinique  pourrait  être
               acheminée  sur  Brest,  puis  la  voie  Anglo,  puis  les  lignes  américaines,  puis  la  voie  Key-West… »  (cf.
               Cahiers de Fernand CARLIER – 1898)

               Dans la nuit du 8 au 9 mai 1902, la terrible éruption volcanique de la Montagne Pelée détruit la ville de
               Saint-Pierre, capitale administrative de la Martinique. « Le câble sous-marin reliant la Martinique à la
               Guadeloupe (et au reste du Monde) est coupé, l’île est isolée au moment où elle à le plus besoin de
               secours. La réparation du câble demandant de longs mois, le Ministère des Colonies fait appel à la
               télégraphie militaire.
                                    Le  capitaine  FERRIE  rassemble  à  Bordeaux,  en  moins  de  deux  semaines,  le
                                    matériel  nécessaire :  c’est  de  ce  port  qu’il  embarque  pour  les  Antilles,
                                    accompagné de l’Inspecteur MAGNE des Postes et Télégraphes et du lieutenant
                                    MOUNIER…Sur  place,  la  liaison  Martinique-Guadeloupe  est  établie  par  deux
                                    stations d’une puissance de 120 watts, installées à Beauséjour, près de La Trinité
                                    (en Martinique), par le capitaine FERRIE et à la Verdure, près de Pointe-à-Pitre
                                    (en Guadeloupe) par Monsieur MAGNE…Les antennes sont montées sur des mâts
                                    de  55  mètres  de  hauteur ;  la  distance  entre  les  stations  est  de  180
                                    Kilomètres…Après  avoir  transmis  les  premiers  radiotélégrammes,  le  capitaine
                                    FERRIE  rejoint  son  poste  à  Paris.  Le  service  sera  assuré  par  le  lieutenant
                                    MOUNIER  jusqu’à  la  fin  de  n’année  1903…Au  début  d’août  1902,  un  cyclone
                                    brise le mât de la Martinique, mais la liaison est maintenue avec un mât de 30
                                    mètres seulement…Ce service, utilisé pendant plus d’une année, attire l’attention
                                    du  Ministère  de  la  Guerre  sur  les  possibilités  offertes  par  la  T.S.F… »  (cf.  Le
                                    Général FERRIE – un grand précurseur de la T.S.F. – Georges PETITJEAN – 1968)




                                  La station de « La Verdure »
                               installée en 1902, en Guadeloupe.
               « …Voici  les  détails  d’une  station  du  système  FERRIE…Le  montage  de
               transmission  est  celui  dit  à  étincelle  directe.  La  bobine  employée  est  une
               bobine  de  Rochefort  du  type  25  centimètres  d’étincelle  avec  interrupteur  à
               mercure,  qui  exige  6  à  8  ampères  sous  32  volts.  L’emploi  de  cette  bobine
               permet de diminuer la hauteur de l’antenne…L’oscillateur est monté sur la
               bobine même, les sphères ont  2 centimètres de diamètre : l’un des pôles, le
               positif  est  mis  en  permanence  à  la  terre,  tandis    que  le  négatif  est  relié  à
               l’antenne  quand  on  veut  transmettre.  Dans  le  primaire  de  la  bobine  sont
               intercalés, un commutateur destiné à couper le circuit, les accumulateurs, un
               manipulateur  et  un  ampèremètre.  Le  manipulateur  est  à  contact  cuivre  sur
               cuivre  dans  le  pétrole.  Un  voltmètre  peut  être  mis  en  dérivation  pour
               s’assurer de l’état des accumulateurs… » (cf. : revue La Nature – 19O3)
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