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Comment ça marche ?
Radio-club F6KRK
Les modes numériques radioamateurs
3 – Le radio-télétype (RTTY)
Après avoir vu le mode radiotélégraphique, nous allons aborder le second mode
numérique parmi les plus anciens employés par les radioamateurs : le radio-télétype.
Il est en théorie plus rapide que la CW mais il ne peut plus se décoder « à l’oreille ».
Numériquement, le RTTY utilise Au début, le codage se faisait à Ce principe a été repris pour la
une modulation du type « 2FSK ». l’aide d’un clavier à cinq touches, transmission RS232, avec 7 ou 8 bits
C’est donc une modulation de fré- donc comme le Morse, il nécessitait de données. Il n’y a aucune correction
quence à deux états. L’un code un un apprentissage de l’opérateur. ou détection d’erreurs pour le TTY
« 0 » et l’autre un « 1 ». Physique- Le décodage se faisait à l’aide d’un alors qu’un bit de parité est souvent
ment, on obtient le même résultat en automate mécanique produisant ajouté à la RS232.
modulant « OOK » deux fréquences un ruban perforé qui nécessitait
en alternat synchronisé (F1 <OU> F2). un opérateur pour le traduire en LA TRANSMISSION PAR RADIO
clair. Par la suite, on a fabriqué des
Le RTTY est la version « radio » machines qui permettaient de tra- En émission, la modulation 2FSK
du télétype filaire inventé à la fin vailler avec un clavier alphanumé- peut se faire de deux manières.
du 19 ème siècle par Emile Baudot. rique et une imprimante. C’est le La meilleure consiste à produire
Celui-ci utilisait un code particulier : cas pour l’OM quand il utilise un PC, le « shift » de fréquence dans l’un
le code Baudot. l’imprimante étant remplacée par des OL fixes du poste (genre VCXO).
Avec un poste BLU, on utilise deux
LE CODE BAUDOT un écran. Voir sur la figure 1 le code fréquences en bande de base audio.
utilisé par les radioamateurs. Ce faisant, on risque d’y ajouter des
C’est un code orienté caractère résidus de porteuse et de bande
à cinq « moments » (cinq bits en Pour la transmission, les cinq image, plus des raies harmoniques
série). Comme cela ne permet que données du code sont précédées des tons audio. Ceci oblige à utiliser
32 caractères, on en réserve deux d’un bit de « start » (space = 1) un choix judicieux des fréquences
pour commuter entre deux jeux de et suivies par 1, 1,5 ou 2 bits de audio, compte tenu du shift imposé
caractères (lettres et chiffres). « stop » (mark = 0). par la norme. Avec un émetteur FM,
on peut aussi le moduler en mode
2AFSK.
En réception, nous avons deux pos-
sibilités également. Avec un récep-
teur compatible FM, il suffit d’utiliser
un discriminateur de fréquence qui
passe le continu (2FSK) ou de démo-
duler à la sortie du discriminateur
(2AFSK). Avec un récepteur BLU et en
2AFSK, on utilise en bande de base un
discriminateur de fréquence audio,
ou deux détections d’amplitude der-
rière deux filtres audio, puisque le
nFSK est compatible nOOK. On a ainsi
une sortie sur 2 bits au lieu de 1 bit,
ce qui permet éventuellement de
faire un traitement de la donnée pour
une correction d’erreur, à condition
de disposer d’une puissance de calcul
suffisante.
Figure 1 : Code Baudot Radioamateur (d’après F6CEI)
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