Page 51 - CCM_numerique
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Ces facteurs ne sont pas indépen-
dants les uns des autres et l’équation
ci-desssus ne peut être résolue que
par calcul matriciel. En considérant
la variation d’un seul paramètre,
on voit que la portée :
Augmente avec la Pire (Δ portée = Figure 1 : Rapport S/B nécessaire pour un taux d’erreur bit selon n de « nFSK »
racine de (Δ ).
pire
Diminue avec le taux d’erreurs bits Nous obtenons : Dans une liaison HF, quand le taux
(K variable selon la modulation). Rapport S/B = 4,5 dB (lu sur la fig.1) d’erreur se dégrade à cause du bruit
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Bruit dans la bande = -174 + de bande, il peut être plus judicieux
Diminue quand la largeur du 10.Log(1,47) = -172,3 dBm de changer de modulation plutôt
canal augmente (bruit de bande Signal minimum = -172,3 + 4,5 = que d’augmenter la redondance et
augmente). -167,8 dBm. la correction d’erreurs (modems HF
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adaptatifs) .
Diminue quand le débit augmente. Nous avons un gain de 167,8 - 138 =
29,8 dB, soit 961 fois, avec une RAPPORT SIGNAL SUR BRUIT.
Pour résumer, si on veut augmenter amélioration de la portée de racine
la portée sans changer la puissance de 961 = 31 fois. Et voilà comment Quel que soit le principe de la
et le taux d’erreurs bits (données du on fabrique des DX ! modulation, cela se terminera par
cahier des charges), il faut diminuer une discrimination en amplitude
le débit et la largeur du canal. Il n’y Mais cela se fait au détriment et/ou en phase pour décider de la
a pas de limite ! du débit. Dans un cas, on a une valeur du symbole. Cette opération
capacité brute de l’ordre de 6800 se fera d’autant plus facilement que
Prenons un exemple, en admettant caractères ASCII en deux minutes le rapport entre la puissance du
que le bruit de bande soit nul : contre seulement 50 caractères signal utile et celui du bruit de fond
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Soit S la puissance minimum du dans l’autre cas. Alors, le WSPR, sera élevé. C’est le rapport Signal
signal reçu (en dBm) pour un taux plus performant que le RTTY ? sur Bruit.
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d’erreurs bits de 10 (0,01). Il faut voir ce que l’on met derrière
le mot « performance ». Et essayez En réalité, physiquement, ce n’est
Cas 1 : Canal BLU (B = 2500 Hz) d’avoir un échange conversationnel pas ce rapport qui compte, mais
et modulation 2FSK (genre RTTY). en WSPR ! (4) le rapport (S+B) / B. En effet, le
Nous avons : bruit et le signal sont indissociables
Bande de bruit ≈ 800 Hz (largeur BRUIT DE BANDE. dans le démodulateur. Voir sur la
d’un filtre 1 ton) Jusqu’ici, nous avons utilisé le bruit figure 2 la correspondance entre les
Débit = 400 bits/s (400 bauds) de la figure 1 qui se réfère à un bruit rapports (S+B) / B et S/B.
Pour la puissance du signal, on gaussien. Mais en HF en particulier,
relèvera le rapport S/B nécessaire le bruit est rarement gaussien.
sur la figure 1, soit ≈ 7 dB.
Il est souvent impulsionnel (para-
Nous obtenons : sites), d’autant plus que la bande
Bruit dans la bande = 174 + est basse et que le bruit indus-
10.Log(800) = -145 dBm triel ou urbain prend le pas sur les
Signal minimum = -145 + 7 = autres bruits. Déjà, le bruit atmos-
-138 dBm. phérique est parfois impulsionnel
Cas 2 (WSPR) : (orages tropicaux).
Sous-canal BLU (B = 6 Hz) Alors, le taux d’erreur de la fig. 1
Modulation 4FSK augmente, mais différemment selon
Débit = 2,94 Bits/s (1,47 Bauds) le type de modulation et d’autant Figure 2 : Correspondance entre
Bande de bruit = 1,47 Hz (modulation plus que celle-ci est complexe. les rapports S/B et (S+B) / B
orthogonale)
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