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Nos camarades connaissaient les risques qu'ils prenaient !
Attestation pour F3PI – Michel BAUDOT
"...Les "parachutages" d'émetteurs-récepteurs radio, voir des "opérateurs télégraphistes", furent organisés
par le "Special Operation Executive" (S.O.E.) dès 1941, en collaboration avec "l'Intelligence Service "
(MI-6) et le B.C.R.A de la France Libre. Ces transmissions radio clandestines devaient maintenir des
liaisons radio bilatérales entre la FRANCE occupée et la centrale londonienne. Cela représentait une
portée de 200 km minimum pour une station clandestine située dans le Pas-de-Calais et de 1000 km au
maximum pour une station travaillant dans les Alpes-Maritimes. Les fréquences permettant de couvrir ces
distances limites, avec une seule réflexion ionosphérique s'échelonnent de 3 mc/s à 8 mc/s. L'expérience
démontra que les fréquences optima furent entre 8h00 et 18h00 autour de 6 mc/s et entre 19h00 et 7h00
autour de 3 mc/s. La puissance ne constitua par un élément déterminant... mais plutôt des impératifs de
poids et d'encombrement obligeront à choisir des émetteurs de 1
à 10 watts... L'usage de la télégraphie manuelle s'impose, ainsi
que la fréquence définie par un cristal de quartz... Chaque
émetteur clandestin aura au maximum trois quartz, fixant une
fréquence de jour, une fréquence de nuit et une fréquence
d'urgence... Dés mai 1941, deux postes clandestins travaillent en
France; en mai 1942 il y en a 7, et en août 1944, 53 réseaux
clandestins, de plusieurs postes, envoient un tel volume de
télégrammes chiffrés, qu'il faudra plusieurs centaines
d'opérateurs radio dans les centres d'écoute britanniques. La
centrale écoute aux jours et heures fixés avec chaque opérateur.
La durée d'une transmission sur une même fréquence ne doit
dépasser en aucun cas cinq minutes, soit un message de 120
groupes ou 600 lettres. Enfin la durée des transmissions pour un
seul jour ne doit jamais dépasser vingt minutes. En cas de
message urgent, l'opérateur utilise son quartz "emergency". La centrale veille en permanence ces
fréquences, et l'agent est assuré d'avoir une réponse à son message d'urgence une heure et dix minutes
après qu'il l'aura transmis. La procédure est la suivante: BLK (exemple "indicatif du jour" de l'émetteur