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                      Le 22 avril 1959 à 20h13, la première nacelle stratosphérique française, pilotée par Audouin
               DOLLFUS s’élève dans le ciel de l’aérodrome de Villacoublay, enlevée par une grappe de 96 ballons,
               haute de 450 mètres. Il y avait installé dans la nacelle un émetteur 28 Mc/s de 1,5 watts, pour la liaison
               phonie  pilote/cabine  –  sol,  antenne  verticale  demi-onde,  récepteur  transistor,  avec  écoute  possible
               fréquence secours sur 21 Mc/s et alimentation par piles 6 volts. Le réseau d’urgence avait mis tous ses
               membres en alerte pour ce qui était « Opération DOLLFUS »…C’est Jean Claude FOURET – F8GB
               qui avait la responsabilité de toutes les questions radio de la nacelle, et était en liaison avec F8EL pour
               établir une « écoute à titre de sécurité…cette précaution ne s’avéra pas superflue car la plus grande
               partie des messages émis par la nacelle ne fut reçue que par les stations du RU : F9DL, F3GL, F9AF,
               F3MS, F9YV, F8TM, F8GB, F8JQ, F2IP. Les positions notées par le réseau indiquent la nacelle au-
               dessus d’Orsay à 21h14, Fontainebleau 22h04, Montargis 22h38, Donzy (Nièvre) à 00h14 – altitude
               12.000  mètres,  puis  descente  à  01h15  Nevers  et  3000  mètres,  enfin  01h55  opération  terminée,
               atterrissage à Prémery. » Les signaux de la nacelle étaient reçus sur 28.080 Kc/s (cf. : Radio-REF.06/59),
               et cette opération rappelait aux anciens, l’exploit des Professeurs PICCARD et COSYNS « B-B9 » de
               1932… (cf. :5éme partie de l’article).

                      Le  REF  recevra  une  lettre  de  l’Observatoire  Astronomique  de  France,  signée  de  Monsieur
               DOLLFUS : « Vous avez bien voulu apporter une aide très importante dans la réalisation de mon
               programme d’observations astronomiques, en mettant à la disposition de mes expériences l’écoute de
               votre réseau d’urgence. Au cours des trois tentatives d’envol du dispositif aérostatique, le Réseau a
               veillé  la  plus  grande  partie  de  la  nuit  pour  essayer  de  capter  les  messages  destinés  à  assurer  la
               sécurité du vol. L’importance de l’effort ne m’a pas échappé, et je vous prie d’accepter l’expression
               de ma profonde gratitude… » (cf.: Radio-REF. 02/62)
                                                   ***
                      Mais hélas, il fallut passer rapidement des exercices à la réalité de l’Urgence. Les équipes
               du REF étaient-elles opérationnelles ?

                      Le mercredi 2 décembre 1959, le barrage de Malpasset se rompait : c’était le début du drame
               effroyable   de   Fréjus.    Des    les
               premières  heures,  F9BD  et  F8UI
               d’Hyères  sont  à  Fréjus  avec  leurs
               stations  mobiles,  mais  non  connus
               officiellement des autorités locales, ils
               furent  priés  de  regagner  leurs  foyers.
               F8EL alerté, mettait en place un début
               de  réseau,  avec  F3EG,  F9FC,  F8LM,
               F8ZF,  et  de  conclure :  «   La
               destruction  de  tous  moyens  officiels
               PTT  pendant  plusieurs  jours  justifiait
               s’il  en  était  besoin  sur  le  plan  légal,
               cette action humanitaire. »
                (cf.:  Radio-REF-01/1960).

                      Le  1er  mars  1960 : « AGADIR  -    seconde  catastrophe  en  quelques  mois…Notre  réseau
               d’Urgence a aussitôt organisé une veille continuelle pour relayer les messages transmis depuis les
               stations  marocaines.  Tant  que  les  Services  officiels  n’ont  pas  été  en  mesure  d’écouler  toutes  les
               communications urgentes, nos camarades du REF et du RU se sont mis à leur disposition ; ils ont
               montré que la solidarité n’est pas un vain mot et fait honneur à l’émission d’amateur. »
                       (cf. : Radio-REF – 04/60, éditorial F9VR).
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