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Comment ça marche ?

          Radio-club F6KRK
          Les transmissions radio numériques

          5 - Densité spectrale, diagramme de l'œil

          et constellation


          Après avoir vu les principaux modes de modulation utilisés par les transmissions numériques,
          nous allons aborder quelques notions liées à l'encombrement spectral de l'émission et
          à la visualisation des signaux reçus.

          DENSITÉ SPECTRALE                   Sur la figure 1, nous avons l’encom-  DIAGRAMME DE L’ŒIL.
          DE PUISSANCE.                       brement spectral relatif pour trois   Dilatons horizontalement la figure 2
          Une transmission d'informations par   modulations, le 2FSK (RTTY), le MSK   pour ne garder que quelques symboles.
          radio occupe une certaine largeur   et le GMSK.
          de bande. La bande totale des fré-  Fbit est une valeur mathématique.   Utilisons le même signal que celui
          quences allouées à ce service n'étant   Elle s’exprime en Hz et correspond   utilisé pour faire une densité spectrale.
          pas infinie, il convient de la partager   au débit en bits/sec. Pour les modu-  Connectons un oscilloscope à mémoire
          entre un maximum d'utilisateurs.    lations de la figure 1, Fbit est aussi   à la sortie du discriminateur du
          Chacun d'eux est donc tenu de n'oc-  égale au nombre de bauds.          récepteur,  et  superposons  plusieurs
          cuper que le canal qui lui est attribué                                 balayages successifs.
          sans  déborder  sur  celui  du  voisin.   Le RTTY à 45 bauds (Baudot) est aussi
          Le maximum d'efficacité serait donc   encombrant que le RTTY 110 bauds   Nous obtenons les « diagrammes de
          atteint quand le spectre fréquentiel   (ASCII), pour deux fois moins de bits/  l’œil » de la  figure  3 pour les trois
          de son émission aurait une enveloppe   sec, mais il est facile à décoder et   modulations ci-dessus.
          rectangulaire de largeur égale à celle   plus résistant au QRM (les lobes sont   Plus l’œil est fermé, et plus le déco-
          du canal. Alors, on cherche à se rap-  plus étroits).                   dage est difficile car il demande plus
          procher le plus possible de cette per-  Nous avons sur la figure 2 les signaux   de précision, à la fois en amplitude
          fection. Pour contrôler le résultat,   à la sortie d’un discriminateur FM   et en temps. Si le signal est bruité,
          on effectue une mesure de densité   (après passage dans le filtre de canal),   l’œil se ferme encore et l’on voit bien
          spectrale de puissance.             pour du FSK genre RTTY, du MSK et du   que pour une même amplitude crête
                                                                      (2)
          Celle-ci est la fraction de puissance   GMSK du type GSM (B.T = 0,3) .  du signal de modulation, nous avons
          contenue dans chaque bande élé-     Les  instants d'échantillonnage théo-  plus de marge en amplitude pour le
          mentaire  de  fréquence.  Plus  cette   riques sont représentés par les lignes   MSK par rapport au GMSK (6 dB pour
          dernière est petite, et plus la résolu-  pointillées  verticales.  En  comparant   un  BT  de  0,3)  et  plus  de  marge  en
          tion est fine. La densité spectrale est   avec la  figure  1, nous voyons bien   temps (instant d’échantillonnage) pour
          obtenue par intégration de Fourier  (1)  que plus la bande est étroite, et plus   le 2FSK.
          du signal RF modulé par un signal en   la démodulation sera délicate et
          bande de base avec un spectre uni-  demandera un rapport S/B plus élevé
          forme (contenant à égalité toutes les   pour un même taux d’erreur.
          fréquences, comme un bruit blanc).
          Le temps total d’intégration doit être
          égal au temps nécessaire aux don-
          nées pour avoir un spectre uniforme.
          Cela peut demander une longue suite
          de données générées par calcul.















           Figure 1 : encombrement spectral
           pour trois types de 2FSK            Figure 2 : signaux démodulés pour trois types de 2FSK


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