Page 36 - CCM_numerique
P. 36

Comment ça marche ?


       Radio-club F6KRK
       Les transmissions radio numériques


       15 – Le codage de la parole (1)


       Après avoir vu le formatage des données et les méthodes de corrections d’erreurs,
       nous allons maintenant aborder le codage de l’information pour réduire le flot de don-
       nées à transmettre, en commençant par le codage de la parole (1  partie). Bien sûr,
                                                                                        ère
       il ne s’agit pas d’exiger du lecteur une compétence en traitement du signal. Cet article
       n’a d’autre ambition que de donner une idée générale des processus employés.

       EXPOSÉ DU PROBLÈME.                                   LES « CODEC »
                                                             (CODAGE ET DECODAGE DE L’AUDIO EN GÉNÉRAL).
       La particularité des transmissions analogiques est d’être à
       « flot continu » et en « temps réel »  . Nous avons vu par   Commençons avec les systèmes fonctionnant en haut débit
                                       (1)
       ailleurs qu’elles s’adressent à nos sens, la vue et l’ouïe,   continu et pouvant admettre quelques erreurs sans déclarer
       et notre cerveau effectue un traitement des erreurs de   forfait. Ils sont basés sur un codage d’impulsions (PCM
       transmission. En numérique, on pourrait faire la même   pour « Pulse Coded Modulation »). Avec un PCM simple,
       chose, mais cela demanderait une largeur de bande bien   pour une dynamique de 8 bits, le débit binaire est égal à
       supérieure à l’analogique. Par  exemple en numérisant   8 fois le rythme d’échantillonnage, ce qui ne change rien.
       en absolu chaque échantillon, une transmission audio   Mais on peut améliorer l’efficacité avec des variantes.
       monophonique avec une bande de 15 kHz et une          Noter que tous ces systèmes entraînent des erreurs sur
       dynamique de 70 dB demanderait un débit numérique     le signal, d’autant plus qu’ils sont efficaces (ils ne sont
       de 5 Mbits/s (horloge à 42 kHz et mots de 12 bits).   pas faits pour la Hi-Fi). Mais les erreurs restant limitées,
       Pour de la téléphonie 300-3000 Hz avec une dynamique   on peut les utiliser pour tous les types de signaux audio :
       de 40 dB, on aurait encore un débit de 64 kbits/s.    parole, musique, DTMF, etc.
       C’est inacceptable, et on a alors recours à des systèmes
       de codage qui sont tous basés sur la suppression des   1 - DM (DELTA MODULATION).
       informations redondantes et inutiles. Ainsi, un système de   Principe : Au lieu de transmettre les valeurs brutes des
       codage de la parole comprend deux parties : le codeur et   échantillons,  on  ne  transmet  que  le  delta  entre  deux
       le décodeur. Le codeur analyse le signal pour en extraire   échantillons. Voir la figure 1.
       un  nombre  réduit  de  paramètres  pertinents  qui  sont
       représentés par un nombre restreint de bits pour archivage
       ou transmission. Le décodeur utilise ces paramètres pour
       reconstruire un signal de parole synthétique.
       On distingue trois catégories de codages selon les plages
       de débits :

         Les hauts débits, supérieurs à 16 kbps, correspondant
        à des algorithmes de codage de la forme d’onde non
        spécifiques à la parole.
                                                               Figure 1 : Principe de la « Delta Modulation »
         Les débits moyens, de 4 kbps à 16 kbps, utilisant des
        méthodes de  codage  de  la  forme  d’onde  et  prenant  Par rapport au PCM simple, le débit binaire est maintenant
        en compte certaines propriétés de la parole ou de la  égal au rythme d’échantillonnage, mais celui-ci doit
        perception auditive. Le principal représentant de cette  quand même être nettement plus élevé que le critère de
        classe est le codage CELP.
                                                             Nyquist. Par ailleurs la DM a des limites liées au choix de
         Les bas et très bas débits, de quelques dizaines de  la valeur du delta U. Si celui-ci est trop faible, on aura
        bits par seconde à 4 kbps correspondant aux vocodeurs  une diminution de l’amplitude aux fréquences élevées si
        (VOice CODER) spécifiques au codage de la parole.    le rythme d’échantillonnage est trop bas. Noter qu’avec
                                                             la parole, les fréquences élevées étant d’un niveau plus
       Pour  que  ces  systèmes  soient  efficaces,  on  applique
       au  préalable  un  traitement  du  signal pour réduire  la   faible, cela permet judicieusement de réduire ce rythme
       dynamique, d’une part avec un ALC (Automatic Level    d’échantillonnage. D’un autre côté, si le signal est plus
       Control), et d’autre part avec un compresseur, en général   faible qu’un delta U, nous aurons une suite de « 1 » et
       logarithmique.                                        de « 0 » de valeur moyenne nulle. Il y a donc un effet
                                                             de seuil.

                                                          36
   31   32   33   34   35   36   37   38   39   40   41