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Mais le procédé a ses limites. Alors il nous faudra 4 symboles pour Nous avons affaire à un serpent qui se
Malgré tout, la modulation 2FSK utili- transmettre notre mesure, auxquels mord la queue. Le choix du procédé
sée par le RTTY est encore employée il faudra ajouter au minimum un dépend des conditions extérieures :
par la radiotéléphonie de 2 ème géné- symbole de « start » et un symbole type d'information à transmettre et
ration (GMSK), mais avec quelques de contrôle (parité, par exemple). qualité du canal de transmission.
optimisations. Concernant la précision, l'effet de la
A l'origine, son principal avantage diminution du rapport S/B sera tota- Les performances dépendent de
était d'être parfaitement compatible lement différent. l'adéquation du procédé aux condi-
avec une transmission en modula- En effet, une seule erreur dans un tions extérieures et pas du procédé
tion de fréquence et il ne nécessitait symbole rend la mesure inexploi- lui-même.
donc pas de développement de com- table, car on ne sait pas où l'erreur a
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posants spéciaux . eu lieu. Nous avons un effet de seuil : Ainsi, dire qu'un procédé est meilleur
qu'un autre ne signifie pas grand-chose
COMPARAISON ANALOGIQUE- au-dessus d'un certain rapport S/B s'ils sont optimisés. Dans le domaine
nous avons une mesure avec la pré-
NUMÉRIQUE. cision optimale, et au-dessous une du numérique comme dans celui des
Prenons un exemple simple avec un mesure sans signification, alors qu'en antennes, on peut être enclin à croire
thermomètre analogique, galvanomètre analogique AM, c'est seulement la à des solutions « miracle ». Mais il n'y
qui mesure le courant traversant une précision qui change avec le rapport
thermistance. Nous transmettrons notre S/B . en a pas, tout se paie. On ne peut avoir
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mesure en modulant en amplitude à la fois le beurre et l'argent du beurre !
une porteuse radio en fonction du Pour diminuer les effets du bruit, on Dans les prochains « Comment ça
courant mesuré . fait subir au signal des traitements : marche ? » nous développerons tout
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Si le galvanomètre mesurant la ten- mise en paquets de données, ajout ceci et nous verrons que c'est grâce
sion HF reçue a suffisamment de d'un code correcteur d'erreurs, redon- aux progrès technologiques en com-
résolution, nous pourrons avoir une dance des données essentielles,
grande précision (fraction de degré) . entrelacement, etc. plexité et en vitesse de fonctionne-
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Si du bruit vient entacher la trans- On parle « d'habillage des données ». ment associés aux avancées dans le
mission, cela aura pour seul effet de L'habillage a pour résultat d'augmen- traitement du signal que les transmis-
diminuer la précision, d'autant plus ter la quantité de données, allant sions numériques ont pu reprendre le
que le rapport S/B diminue. Mais on jusqu'au doublement. On a donc intérêt dessus sur les transmissions analogiques.
aura encore une mesure proche de la à coder les données en ne transmet- La Rubrique « Comment ça
réalité. tant que celles qui sont nécessaires marche ? » est une activité collec-
pour pouvoir reconstituer l'informa-
Maintenant, numérisons la mesure, tion dans sa totalité (codages « jpeg », tive du radio-club F6KRK.
par exemple sur 16 bits. Nous pourrions « mpeg », mp , vocodeurs, LZW,
la transmettre avec un seul symbole pour ne citer que les plus connus). http://www.f6krk.org
n
n
à 65536 états. Dans ce cas, rien de Mais plus le codage est performant, Pour toute correspondance tech-
changé par rapport à l'analogique. et donc moins redondant, moins il nique concernant cette rubrique :
Mais en pratique, on ne sait générer tolère les erreurs. f5nb@orange.fr
et décoder simplement que des sym-
boles à 16 états (4 bits par symboles) .
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NOTES :
1) En théorie, un couple suffirait, mais on en transmet plusieurs pour effectuer une moyenne. Par ailleurs, on prend les
niveaux élevés pour bénéficier du meilleur rapport S/B.
2) C'est aussi la raison pour laquelle le nFSK est employé par plusieurs modes numériques radioamateur.
3) Nous prendrons un temps de transmission constant, juste nécessaire pour obtenir la précision souhaitée en l'absence
de bruit.
4) On suppose que l'on a précédemment transmis un signal étalonné et que les conditions n'ont pas changé entre les deux
mesures.
5) Maximum 256 états (256QAM).
6) Nous avons un exemple avec la TNT par réception satellite. Si un nuage grossit progressivement entre le satellite et la
parabole et diminue le rapport S/B, nous conservons d'abord une image parfaite, puis brusquement elle se fige (mémoire
de la dernière image décodée) mais le son continue, car il tolère un rapport S/B plus faible. Si le nuage s'obscurcit
encore, le son se coupe également brusquement. Avec la TV analogique en AM, l'image et le son se dégradent progressi-
vement et l'information reste « lisible » de plus en plus difficilement jusqu'à ce que la synchro finisse par « décrocher ».
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