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L’antenne ground-plane,

        Comment fonctionne-t-elle ?


        Robert BERRANGER F5NB


        Si vous demandez à un OM ce qu’est l’antenne Ground-Plane, il vous répondra sûrement “c’est un
        monopôle vertical quart d’onde dont le plan de sol a été remplacé par des radians quart d’onde disposés
        symétriquement”. Physiquement, ce n’est pas faux, mais cette simple définition ne nous renseigne pas
        sur le fonctionnement réel de cette antenne. Nous allons voir qu’il est plus compliqué qu’il y paraît.


        Préambule.                                            Concernant le monopôle proche d’un plan de sol parfait, le
                                                              rayonnement se fait dans une moitié de sphère. Par rapport
                                                              à l’espace libre, il y a donc un facteur 2 qui double la résis-
        Pour simplifier les analyses, les systèmes antennaires que
                                                              jWdY[ Z[ hWoedd[c[dj" ie_j ),"+ ²$  ;d [\\[j" [d _djƒ]hWdj b[
        nous allons examiner seront tous constitués de fils conduc-
                                                              flux du vecteur de Poynting dans une demi-sphère seulement,
        teurs parfaits d’un diamètre égal à h/10 000. La ligne d’ali-  on obtient une puissance rayonnée divisée par deux pour les
        mentation sera isolée du système par un transformateur par-  mêmes valeurs de flux relatif (d\ /ds), donc du courant dans
        fait 1/1 (sinon, elle ferait partie du système antennaire).
                                                              le monopôle. Si pour I constant, P est divisée par deux, alors
                                                              R  est multipliée par deux.
                                                               R
        Monopôle vertical quart d’onde
        sur plan de sol parfait.                              Directivité.

        C’est une vue de l’esprit, mais c’est un bon point de départ.  Comparons notre monopôle au sol avec le même en espace
        Prenons une plaque parfaitement conductrice, horizontale, et   libre, pour une même puissance rayonnée. Pour le mono-
                                                              pôle au sol, comme sa résistance de rayonnement est double,
        de très grandes dimensions devant la longueur d’onde. Au
        centre, érigeons verticalement un monopôle quart d’onde.   le courant est divisé par racine de deux, et donc le champ
        L’alimentation du système est faite entre la base du monopôle   électrique aussi. Ceci entraînerait normalement une directivité
        et la plaque conductrice.                             divisée par deux, soit un gain diminué de 3 dB.
        Ce système a les propriétés suivantes :               Mais, à courant égal dans le monopôle, un plan de sol parfai-
        š Hƒi_ijWdY[ Z[ hWoedd[c[dj 3 ),"+ ²                  tement conducteur a pour effet de multiplier par 2 le champ
                                                                       (2)
        š ?cfƒZWdY[ ZÊWb_c[djWj_ed _Z[dj_gk[ fk_igk[ \W_j[ Wk l[djh[   électrique   , soit une directivité (puissance) multipliée par
        de courant, et antenne à la résonance.                quatre (gain de +6 dB). Au final, par rapport à un monopôle
        š :_h[Yj_l_jƒ 3 )"(." ie_j kd ]W_d Z[ +"'+ Z8_  ƒbƒlWj_ed 3 &– $  h/4 (ou un dipôle h/2) en espace libre, la directivité est multi-
        š :_W]hWcc[ Z[ hWoedd[c[dj i_jkƒ [dj_„h[c[dj Zk YŽjƒ ce-  pliée par deux (×4, ÷2) et est donc de 3,28 (gain de 5,15 dBi).
                                                              Ceci semble évident par ailleurs, puisque la puissance n’étant
        nopôle du plan de sol (la plaque conductrice).
                                                              rayonnée que dans une demi-sphère, cela entraîne un double-
        Si l’on compare ce système antennaire à un dipôle h/2, son   ment de la directivité.
        impédance semble paradoxale. En effet, sachant que la ré-
        sistance de rayonnement est proportionnelle au carré de la   Monopôle quart d’onde en espace
        longueur d’un brin rayonnant inférieur au quart d’onde, que la
        fonction de répartition du courant est la même dans le quart   libre avec contrepoids idéal.
        d’onde et la demie onde, et que l’impédance du dipôle h/2 en
        b_]d[ [ij Z[ -) ²" dejh[ cedefŽb[ gkWhj ZÊedZ[ ƒjWdj Z[ bed-  C’est une autre vue de l’esprit, mais utile également pour
        gueur moitié devrait avoir une résistance de rayonnement de   comprendre la suite.
        '."(+ ²  b[ gkWhj $ Eh [bb[ [ij Z[ ),"+ ²$ Fekhgke_ 5  Nous avons déjà évoqué le quart d’onde en espace libre. Il
                                                              pose un problème d’alimentation avec un émetteur qui exige
        Résistance de rayonnement.                            de débiter dans un dipôle électrique. Nous obtiendrons ce dipôle
                                                              en ajoutant au système antennaire un contrepoids, que nous
                                                              supposerons parfait, donc avec les caractéristiques suivantes :
        De fait, le monopôle aurait une résistance de rayonnement   š _cfƒZWdY[ ƒb[Yjh_gk[ dkbb[
        Z[ '."(+ ² iÊ_b ƒjW_j Z_ifeiƒ [d [ifWY[ b_Xh[$ Eh" bW fhen_c_jƒ
                                                              š hƒi_ijWdY[ Z[ hWoedd[c[dj dkbb[
        du plan de sol parfaitement réflecteur et infini va modifier le
                                                              š lebkc[ eYYkfƒ dkb
        rayonnement, et donc la résistance de rayonnement.    On conçoit que ce contrepoids soit théorique.
        La méthode utilisée habituellement pour déterminer la résis-  Dans ces conditions, le monopôle quart d’onde a une résis-
        tance de rayonnement consiste à calculer la puissance rayonnée   jWdY[ Z[ hWoedd[c[dj  [j ZÊWb_c[djWj_ed  Z[ '."(+ ² [j kd[
        en fonction du courant en intégrant la totalité du flux du vecteur
                                                              directivité égale à celle du dipôle h/2 en espace libre, soit 1,64
        de Poynting traversant la surface d’une sphère ayant un rayon
                                                              (gain de 2,15 dBi), puisqu’il rayonne dans un volume sphé-
        très grand devant lambda et comme centre l’antenne.   rique.
        Une fois connue cette puissance P, on obtient la résistance
        de rayonnement à partir de la relation R  = P (eff)  / I² (eff)  (1) . En   En conclusion, l’effet d’un plan de sol parfait sur un monopôle
                                         R
        appliquant cette méthode au quart d’onde en espace libre, on
                                                              quart d’onde est de doubler la résistance de rayonnement et
        jhekl[ kd[ hƒi_ijWdY[ Z[ hWoedd[c[dj Z[ '."(+ ²$
                                                              la directivité du même monopôle placé en espace libre.
        Elle est correcte, car le quart d’onde rayonne dans un espace   Tout ce qui vient d’être dit est résumé sur la figure 1.
        sphérique.
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