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Histoire d’antenne HF
pour cas difficile
Bernard STROH F6EYK et Robert BERRANGER F5NB
Cet article est un peu particulier car il est écrit à deux A l’origine, je cherchais surtout à trafiquer dans la bande
mains. D’un côté, il y a un OM qui a transpiré pour des 40 m et dans la partie phonie de la bande des 80 m.
trouver une solution personnalisée à son problème L’exiguïté de notre jardin privatif ne me permettait qu’un
antennaire, et de l’autre, un rabat-joie qui lui dit que dipôle horizontal pour la bande des 40 m, et encore, à 5 m
si son système semble fonctionner, c’est parce qu’avec de hauteur, avec les brins repliés en extrémité, et proches
de la construction en béton armé.
un circuit de dimensions non négligeables devant la
longueur d’onde, il est plus difficile de l’empêcher de Je décidai alors d’installer un dipôle en V inversé, malgré
(1)
rayonner que l’inverse . une hauteur de mât de cinq mètres seulement. Je le mis
dans un coin du jardin, le plus éloigné de notre façade.
Tout d’abord, quelques préliminaires (F5NB) J’ajoutai un petit mât isolé de trois mètres de hauteur dans
le coin opposé, ce qui amenait un coude à 90° sur l’un des
On appelle « antenne », au sens industriel et commercial du brins du dipôle. A environ 7,1 m du centre, j’intercalai deux
terme, un système qu’on peut installer tel quel, avec un trappes 10 MHz, du type W2AU, UNADILLA. Ceci me per-
minimum de règles (hauteur, dégagement), pour obtenir mettait un accord sur la bande des 10 MHz et me réduisait
les performances constructeur. la longueur nécessaire pour les bandes inférieures. Il me
Donc, a priori, seuls les dipôles peuvent entrer dans cette fallut un nombre incroyable d’essais et la réalisation de
catégorie. En effet, les monopôles (comme la plupart des nombreux tableaux comparatifs pour trouver les bonnes
verticales) ne constituent qu’une moitié d’antenne, l’autre longueurs à ajouter pour résonner dans les bandes des 3,7
comprenant le sol, le contrepoids ou les radians. Avec les et 7 MHz, l’effet d’allongement dû aux trappes m’étant a
monopôles, les performances seront très liées à leur installation. priori inconnu.
Nous avons également des systèmes antennaires (même J’en arrivai ainsi à une longueur de 2 x 9,8 m pour la bande
des dipôles), à « géométrie variable », dont les caractéris- des 40 m, et 2 x 16,45 m pour la bande des 80 m. La lon-
tiques et les performances sont très dépendantes de leur gueur totale du dipôle pour le 80 m ne put s’inscrire dans
environnement. Ces systèmes ne sont pas reproductibles la partie « aérienne » du jardin, et j’utilisai le plafond de la
et doivent être adaptés à chaque cas particulier. Il en est mezzanine profonde de trois mètres (constituée par l’ap-
ainsi de la réalisation de F6EYK. partement au dessus du nôtre), pour y « loger » en zigzag
les extrémités du dipôle, à 30 cm d’une dalle en béton
Une antenne est un dispositif un peu schizophrène, qu’il armé, et à 2,2 m du sol.
faut considérer sous ses deux aspects :
• Son impédance électrique. Celle-ci n’a qu’un rapport indi- Les parties supplémentaires pour la bande des 80 m sont
rect avec sa capacité à rayonner, et si l’on recherche un ROS ajoutées ou supprimées du dipôle 40 / 30 m grâce à des «
de 1, c’est pour éviter des pertes en ligne et procurer à l’é- bretelles » munies de fiches bananes que j’insère à la
metteur sa charge optimum. demande. J’utilise le même système avec de petits bouts
• Sa fonction rayonnement, caractérisée par sa résistance de fil verticaux aux extrémités du dipôle pour « descendre »
de rayonnement (la plus élevée possible) et sa directivité dans la bande télégraphie du 80 m avec un ROS minimum.
(son gain dans une direction donnée, en principe celle du Voir sur la figure 1, un dessin coté de l’installation.
correspondant).
Figure 1
Alors que l’impédance est plutôt liée à la longueur brute de
l’antenne et à son point d’alimentation, son rayonnement
est lié à sa longueur active (parties qui rayonnent), et sa
directivité est liée à la géométrie de ses parties actives.
Ceci dit, passons à l’objet du débat.
Exposé du problème, et solution retenue (F6EYK).
A notre arrivée dans la copropriété, en mai 93, le résident
de celle-ci ne m’autorisa qu’une antenne ne dépassant pas
cinq mètres de hauteur, et ce, dans les limites (7,5 m x 4 m)
de mon jardin privatif (appartement au rez-de-chaussée).
J’avais commencé par installer une antenne verticale au sol
(piquet de terre) du type 12AVQ. Cette installation ne m’a-
vait procuré que des résultats décevants, sans doute dus à
la proximité de grillages divers, des bâtiments proches, des
haies de troènes, et de la mauvaise qualité du sol.
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