Page 42 - Histoire_REF_combiné
P. 42
42
5éme partie: Plus haut, plus profond, plus vite...
Dans tous les domaines, le R.E.F. est sollicité !
A partir de 1927, les services officiels français, civils et militaires, mais aussi les scientifiques et
les industriels commencent à prendre conscience de l'intérêt des ondes courtes, et de l'aide bénévole que
peut apporter ces radioamateurs et leur association le Réseau des Emetteurs Français. De ce fait, les
membres du R.E.F. vont être de plus en plus sollicités, et dans des domaines d'intervention très divers,
au fur et à mesure du développement du progrès scientifique ou industriel. Ainsi, des essais d'écoutes ou
de liaisons avec des ballons, sous-marins, trains, automobiles vont être menés entre 1927 et 1939, ainsi
que des essais au fond des mines de charbon, du trafic "militaires" dans les territoires de l'Union
Française, et des liaisons régulières avec nos Colonies grâce au RU-Colonie..
***
Toujours plus haut.
Dans le journal " L'Aérostier" de Mai 1938, organe de
l'association " L'Aérostation Française", est publié, sous la
signature du Cdt. LETOURNEUR, un article intitulé: " Les
premiers essais de T.S.F. à bord des dirigeables". En Août 1911,
le lieutenant LETOURNEUR commandait le dirigeable
Clément-Bayard " Adjudant-VINCENOT ", cubant 9.500 m3 et
muni de deux moteurs de 120 CV chacun,"... à tous casser le
ballon effleurait les 54 km dans l'heure..." Nous pouvons lire : " ...Le lendemain, le Capitaine
IZARD, vieil aérostier, nous annonça une surprise: on allait monter la T.S.F. à bord.
Effectivement le soir même débarquait, avec un matériel effarant un officier de Génie, le
Commandant FERRIE, qui voulait faire lui même les essais du matériel qu'il avait créé pour le
ballon. L'installation du poste commença dès le lendemain matin: un moteur de cinq chevaux, tout
un assortiment de bobines, de résistances, dans un meuble aussi grand qu'une armoire, un
éclateur large comme un chaudron, un rouet d'antenne qui n'en finissait plus..., au total 150 kg.
Le 2 Septembre, début de la manœuvre. Nous devions observer les reconnaissances de la
cavalerie adverse et rendre compte par T.S.F. au QG qui se trouvait au sud de Verdun. Départ du
ballon à 4h30 et aussitôt le Commandant FERRIE déroula l'antenne, mit en route sa dynamo. On
entendit soudain un bruit nouveau: c'était l'éclateur qui crachait ses points et ses traits. Puis
FERRIE se leva, vint vers moi la mine radieuse et me dit : ça y est, j'ai accroché Souilly, et j'ai eu
sa réponse..." Cet essai de T.S.F. à bord d'un dirigeable, en fait le premier essai d'un poste de
T.S.F. aérien, fut un succès complet, et qui sera bien utile à partir de 1914. (cf: Radio REF 10/38).
Le "Journal des 8", n° 133 du 26 Février 1927, publie un communiqué de l'O.N.M.,
annonçant une série d'essais de "sondages radioaérologiques" sur ondes courtes: " Un émetteur
léger (quelques centaines de grammes) sera suspendu à un ballon-sonde et un dispositif spécial
manipulera l'émetteur pendant la montée et pendant la descente du ballon. La lettre D sera
transmise dans la phase de montée et la lettre U pendant la descente. L'onde d'émission sera de
36 mètres environ, la hauteur atteinte pourra être de 10000 à 15000 mètres, et le lancer du ballon
aura lieu, par une journée de vent faible au sol et en altitude, depuis l'Observatoire
Aérodynamique de l'O.N.M. à Trappes (Seine et Oise). La date du lancer sera annoncée par les
postes de la Tour Eiffel (FL) et de l'Ecole des PTT... " LEVASSOR - F8JN est chargé d'organiser
le réseau de veille, de centraliser les écoutes des stations françaises et de les relayer au Cdt.
BUREAU à l'O.N.M.